Ce sont les mots de mon montor Gérard Bourgeois de Shédiac N.B. quelque jour avant qu’il décede . Voici le resumer de notre dernière conversation.
Je me suis rendu au chevet de mon mentor pour lui faire mes adieux. Monsieur Bourgeois est une personne exceptionnelle qui m’a ramassé à la p’tite culière à ma sorti du séminaire alors que je venais d’enterrer un vieux rêve de p’tit gars. J’avais laissé dernière moi la soutane, et ce que j’avais de confiance en moi. Monsieur et madame Bourgeois m’ont accueilli dans la famille. Ils m’ont fait une place dans leur maison et lui m’a donné la tape sur l’épaule dont j’avais tant besoin.
C’est lui, avec ses paroles de sage et son optimiste inébranlable, qui m’a incité à reconnaître que moi aussi j’avais du talents, et que je le veille ou non , et que c’étais à moi et à moi seul de faire germer ce talent. Il m’a fait réaliser que c’était ma responsabilité et que même si je n’étais pas devenu prêtre, je devienderais quelqu’un par d’autre moyens. Il en avait vu d’autre. Il savait, il savait encore !
Lorsque j’ai rendu visite à Monsieur Bourgeois, il ne lui restait que très peu de temps devant lui. Quelques jours à peine. Qu’à cela tienne, l’attitude et la personnalité de mon mentor n’avait pas changé. Gérard était de bonne humeur, serein et jasant. 0n s’est rappelé de vieux souvenirs, on a ri et on a réinventé le monde. Mieux encore, il m’a raconté en long et en large les pourquoi et les comment de sa maladie et par ce fait même me livra une autre leçon de vie.
» Y’a plein de gens qui vienne me voir et se morfondent sur ma maladie. Ils ne le disent pas toujours, mais je vois bien dans leurs visages. Ils trouvent donc que c’est ‘épouvantable d’être mourant. Gérard n’a jamais eu peur des mots. Il a toujours appelé les choses par leur nom. – DE QUOI DEVAIS-JE ME PLAINDRE ? me dit-il . J’ai d’excellents soins, des médecins compêtant, de bons amis et j’ai mal à nulle part. Ça court pas les rues, des gens malades comme moi qui n’ont pas de souffrance, hein Isidore ?
Oui, décidément, Monsieur Bourgeois est l’être le plus positif que je connaisse. Ce jour-là, j’aurais voulu le sortir de la maison et le brancher sur un micro pour que toute la terre puisse écouter son message. POUR QUE TOUTE LA TERRE SOIT BRANCHÉE SUR LE POSITIF !
En sortant de chez lui, la l’arme à l’oeil et le coeur en morceau, je me suis dit qu’il avait encore raison. Ce qu’on peut se plaindre parfois, sans savoir apprécier les bonnes choses qui sont acquises. Ce qu’on peut aimer ça, se faire victime et se conduire en victime. Nous vivons le Convis-19 depuis quelques semaines, nombreux sommes nous en bonne santé et loin des hôpitaux et des foyers et c’est nous qui se lamentant le plus. Tous les jours j’entend des gens s’apitoyer sur leur sort parce qu’ils sont confinés à la maison.
Après ma visite chez monsieur Bourgeois, j’ai remercié la Providence pour tout ce qu’elle m’avait accordé: l’amour, le succès, le confort et cet insatiable besoin de me dépasser encore aujourd’hui à la retraite. J’ai aussi remercié la Providence pour toutes les petites choses qui me sont données et que je prend comme comptant. Lorsque j’ai froid, j’ai une maison et de vêtements chaud; lorsque j’ai faim, il y a un repas sur la table; lorsque j’ai besoin de l’aide, j’ai des amis qui sont prêts à me soutenir. 0ui, Monsieur Bourgeois à raison. Qu’est-ce que je pourrais demande au Seigneur de plus ?
Seul dans ma voiture, sur la route du retour à Caraquet, J’ai répété dans ma tête, ces paroles que j’avais enregistré dans mon subconscient » Chaque jour qui passe Isidore, ce n’est pas un jour de moins qu’il te reste à vivre, mais bien une expérience de plus qui s’ajoute à ta vie «
Dernier parole de mon mentor: » Tu dois dire aux gens que s’ils veulent la lumière, ils doivent brancher leur fils négatif sur du positif. Voilà Gérard, les message est fait !
Isidore